Historique de la Maison
de Jeanne d'Arc
Le trésorier du duc Charles d’Orléans habitait en 1429 une maison qui
touchait à la porte ouest de la ville. Acheté en 1415, l’hôtel de cet
important personnage avait été largement modifié et agrandi. Il présentait
une facade aux encadrements de bois délicatement sculptés autour des fenêtres.
C’est là que fut logée Jeanne à son arrivée dans la ville le 29 avril
1429 au soir, elle devait y demeurer jusqu’au 9 mai, et ne la quitter
qu’après avoir permis aux Orléanais de retrouver leur liberté après sept
mois de siège. On pense qu’elle logeait dans la salle du premier étage,
vers la cour, en compagnie de la fille de la maison.
Au cours du XVe siècle la maison acueillit le roi Charles VII et d’importants
personnages des cours royales et ducales. Passée à la Renaissance dans
des familles patriciennes, elle connut de nombreuses modifications de
plan dans la partie arrière et les jardins, grâce à la démolition de la
porte et des remparts. On construisit pour les Colas des Francs le cabinet
ou « trésor » au décor de grotesques qu’une galerie reliait au corps principal
et qui se dresse toujours dans le jardin.
La facade fut reculée d’autorité de plusieurs mètres en 1909 pour permettre
l’élargissement de la rue du Tabour. Il fallut alors lui faire un soubassement
de pierre pour rattraper une pente assez marquée. La maison abritait à
cette époque un monastère de Dominicaines, et une chapelle en occupait
toute la partie postérieure.
Les bombardements et l’incendie de juin 1940 ne laissèrent que quelques
pans de murs de la chapelle, mais respectèrent le pavillon. Ce n’est qu’en
1961 qu’une reconstruction fut décidée, sur une parcelle beaucoup plus
réduite que la précédente et avec des matériaux de récupération. En 1965
fut achevé l’actuel bâtiment dont A. Malraux était venu poser la première
pierre.
D’abord Maison de la culture, puis Office de Tourisme, la Maison de Jeanne
d’Arc devient en 1976 le lieu où le Centre Jeanne d’Arc, créé en 1974,
peut présenter ses collections et des expositions temporaires au public.
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